Communiqué de Presse du 6 février 2012

Paris, le 06/02/12

Idex : Paris gagne, la France perd

L’AGEP, association représentative des étudiants parisiens, a pris acte de la publication des résultats de la deuxième vague d’Initiatives d’excellence (Idex), ce vendredi 3 février. Pour rappel, ces Idex représentent, avec la constitution des Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES), le coeur de la politique d’enseignement supérieur du gouvernement.

Tout d’abord, l’AGEP se félicite que l’académie de Paris abrite 3 des 8 Initiatives d’excellence retenues à l’issue de ces deux campagnes d’agrément :

  • « Paris Sciences Lettres », associant Paris Dauphine, le collège de France, l’école normale supérieur Ulm et d’autres établissements, sélectionnée lors de la première vague,
  • « Sorbonne Université », associant les universités Panthéon-Assas, Paris-Sorbonne, Pierre et Marie Curie et d’autres établissements,
  • « Sorbonne Paris Cité », associant les universités Sorbonne Nouvelle, Paris Descartes, Paris Diderot et d’autres établissements.

Toutefois, l’AGEP tient à rappeler que le bien fondé même de cet « appel à projet » est très discutable.

L’AGEP ne peut que critiquer cette politique qui privilégie l’excellence d’une poignée au
détriment des missions de chacun. Même si la constitution de pôles d’enseignement et de
recherche peut se comprendre à l’échelle d’une région, cette politique est d’autant plus
dérangeante en région parisienne, ne serait-ce que par le nombre d’étudiants qu’elle
concernera.

Malgré l’émergence de quelques beaux projets, cette politique de mise en concurrence à outrance des établissements entraîne des dommages dont l’AGEP ne peut que s’inquiéter :

  • la perte du sentiment d’appartenance, de l’identité et de la visibilité de chaque établissement, allant de pair avec l’incohérence de certains choix entraînant des « mariages forcés ». Tout ceci afin d’augmenter artificiellement la position des universités françaises au Classement de Shangaï, pourtant si critiqué ;
  • la disparité du cadre légal de constitution des PRES, l’opacité des discussions et des décisions relatives à leur politique et à la constitution des dossiers Idex, les tentatives de passage en Grand Etablissement… sans oublier le shunt de la représentation de la communauté universitaire, et notamment étudiante, au sein de leurs conseils ;
  • l’isolement et la paupérisation des trop nombreux établissements oubliés de l’Idex et/ou des PRES, créant ainsi un enseignement supérieur à 2 vitesses.

L’AGEP rappelle ainsi que les surplus de financement accordés aux Idex, dont les Etudiants de Paris vont pouvoir bénéficier, ne doivent en aucun cas se faire au détriment des autres établissements.

L’AGEP se refuse à ce que l’enseignement supérieur français évolue uniquement au sein des cinq régions où se répartissent les Idex, mais demande à ce que la vision du gouvernement reste bien à l’échelon national.

L’AGEP demande en conséquence au gouvernement de reconsidérer sa vision du financement de l’enseignement supérieur, et reste extrêmement vigilante, en partenariat avec la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) et les organisations territoriales de son réseau, sur le dossier des PRES et du budget des établissements.

Contact presse :
M. Mikaël Agopiantz – Président de l’AGEP, mikael.agopiantz(at)gmail.com
M. Gauthier Dot – Porte-parole de l’AGEP, contact(at)ageparis.fr

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